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De façon sporadique et désordonnée vous sont proposées ici quelques "short stories" inédites, dont l'unique ambition est, sinon de plaire au lecteur, au moins de faire plaisir à l'auteur...
Bonne lecture!

vendredi 19 décembre 2008

Laveur sur le carreau

Vive le vent, vive le vent, vive le ven...dredi!

Petit cadeau en ce vendredi des vacances: le récit de ma distrayante pause café d'aujourd'hui.

"café ! café!" Comme tous les matins, vers 10h, la même voix monocorde résonne dans le couloir. Mon oreille se tend. Presque immédiatement, réglée comme du papier à musique, la cafetière entonne son couplet, agonisant dans un affreux bruit de succion annoncant l'asséchement inexorable du réservoir d'eau.
C'est à ce moment là que mes sucs gastriques entrent en action, et que ma salive abonde dans ma bouche.
C'est l'heure du café.

Je saute de mon fauteuil, et cours rejoindre mes collègues, que j'imagine déja assemblés autour de l'engin divin, tels un troupeau de brebis devant sa ration quotidienne d'ensilage de maïs (les connaisseurs apprécieront). Toute à mes réflexions sur mes points de ressemblance avec le chien de Pavlov, je manque de percuter un bonhomme qui sort de l'ascenseur et s'engouffre dans le premier bureau sur ma gauche. "tiens, me dis-je, c'est noël, on nous a payé un laveur de carreaux, chouette!". Puis je me dépêche de rejoindre la meute et j'oublie instantanément mon bonhomme qui ressemblerait à se méprendre à MarioBros, n'eût été sa taille démesurée (car mario est très petit).
Les langues vont bon train, surement déliées par la chaleur du breuvage. Dans ce coin, en bout de couloir, nous ne sommes plus à l'Institut de l'élevage. Nous sommes un peu comme à la maison. On parle cadeau de Noël, on parle chant, on parle école, jeu vidéos et cookies. Moi je parle pas trop parce que je suis pas trop concernée. Sauf par les cookies. Ou les jeux vidéos. Ca, c'est mon moment de gloire. J'aide les mamans à choisir entre une wii et une ds. Je leur fais comprendre l'intéret pédagogique de Mariokart, et le plaisir qu'elles pourront avoir à jouer à la méthode du dr kawasaki. Je me sens à ce moment là une ressoruce humaine inestimable pour le Service auquel j'appartiens.
Bref, un matin comme un autre à la pause café.
Soudain, un gros bruit. Que dis-je, un ENORME bruit. Les langues s'immobilisent. Le silence se fait. Puis l'un d'entre nous capte: "le laveur de carreaux!"
Branle-bas de combat, les tasses sont rapidement abandonnées dans un coin tandis qu'on se précipite dans le bureau d'où vient le fracas.

La scène qui s'offre à nous est digne d'un cartoon. J'en reste pantoise. Pauvre laveur de carreaux! Il git sur le sol, la face contre terre, enseveli sous un amas de dossiers et de bris de pots de fleurs. L'escabeau, qui vraisemblablement semble être la cause des malheurs de ce pauvre monsieur, repose sous le bureau, sagement replié sur lui même. Il semble narguer son maître, fier de la bonne blague qu'il lui a faite en glissant sournoisement sur le lino.

Après un instant de stupeur générale, et alors que je commence à réfréner un fou rire naissant, ma chef (c'est pas pour rien qu'elle est chef) a la présence d'esprit de fondre sur lui pour l'aider à se dégager de la montagne de papier.
Alors qu'il se relève, l'air un peu ahuri de celui qui n'a pas encore compris ce qu'il lui était arrivé, il grimace et dégage un objet insolite de sous sa jambe, objet qu'il nous montre comme pour témoigner de son malheur: dans sa chute, il a en fait embarqué le précieux cactus de ma collègue, qui a fini coincé sous son grand corps gourd !!
C'en est trop, j'explose de rire. Un cactus dans le c... ! hilarant !
J'ai l'impression d'être dans un dessin animé et vraiment, vraiment, cette scène est délicieuse.
Pendant ce temps là, ma chef le remet sur pied et prend de ses nouvelles.
"vous n'avez rien de cassé?" elle lui tient le bras.
"non, non, ça va" il se dégage et fixe les dégâts: tous les dossiers ont volé, sa raclette, au manche cassé, est inutilisable. Son seau est renversé. le sol est jonché de terreau et de morceaux de pots de fleur. Une pauvre fleur rabougrie s'accroche à une motte de terre au pied du bureau.
"vous êtes sur que ca va?" Elle insiste, lui fait comprendre que les pots de fleur n'ont pas d'importance.
"vous avez quand même fait une sacrée chute..."
"oui..." il semble reprendre ses esprits. Il se redresse. Et là, il assène:
"non mais vous savez, j'ai l'habitude..."

Je retourne dans mon bureau, écroulée, en me disant que j'ai raté ma vocation. J'aurais du être laveuse de carreaux. J'aurais eu droit à des chutes monumentales en direct live tous les jours.
Tomber sur un cactus. Ah non mais vraiment... de quoi alimenter une pause café pour trois semaines....
...... SI SEULEMENT J'AVAIS PAS ETE LA SEULE A RIRE !.......

VDM.

mardi 10 juin 2008

Pub pour le Béret

Bonjour,

comme vous le savez peut-être (ou peut être pas, d'ailleurs), j'ai consacré ces derniers mois à la rédaction d'un livre sur les mémoires de mon grand-père.
La phase d'écriture étant bientôt terminée, il me faut d'ores et déjà songer à l'étape suivante, j'ai nommé: l'impression.
Aussi me tourné-je instamment vers vous, mes amis, tant il devient pressant d'établir avec exactitude le nombre d'exemplaires qu'il va me falloir imprimer. Veuillez prendre note que je ne publierai aucune copie supplémentaire, mes maigres ressources financières ne me permettant pas de convertir mes économies en un tas de bouquin croupissant dans un carton poussiéreux.
Et je tiens à préciser que la publication sera unique, évidemment. Pas de seconde édition à l'horizon.
Les confiteors n'obtiendront aucun salut et les penauds repartiront la queue entre les jambes.
Imaginez seulement le moment où je serai adulée et reconnue pour mon talent littéraire fou, et que vous vous trouverez dans l'obligation d'avouer, contrit: 'j'aurai pu me procurer son premier livre, mais j'ai eu la négligence de ne pas le lui commander en temps et en heure...'
Comme vous vous en mordriez les doigts, les mains, les coudes et les genoux!

Ceci étant dit, je ne peux cependant aucunement garantir l'intérêt de cet ouvrage pour les néophytes que vous êtes quant à l'histoire de ma famille. En effet, ce livre retrace uniquement les aventures BANALES d'un Normand né en 1918. Je comprendrais donc que vous ne trouviez aucun plaisir à découvrir la biographie somme toute ordinaire d'un homme, qui ne représente à vos yeux rien de plus que ce qui le caractérise pour l'état civil: l'homme géniteur de ma génitrice.

Mais que les papiers civils sont restrictifs! Mon papier traite, précisément, de tout ce qui sort du domaine civil. Faire vivre un arbre généalogique est une victoire gagnée sur la transmission de l'hérédité que l'on veut nous faire accroire administrative alors qu'elle demeure avant tout sinon sanguine, du moins culturelle et passionnelle. Et je ne doute pas d'autre part qu'il vous sera possible de retrouver à travers les aventures de mon grand-père la silhouette de celle du vôtre; à travers les dessins de mon arbre, les branches de votre héritage.

Français au franc-parler, François de son prénom, (mais pas franc-comtois pour un franc) il a vécu l'Histoire comme nous la vivons, avec un petit h en entrée, un plat de résistance sans Résistance, et un euh.. hésitant en guise de dessert.
Mais ce sont les petits h des hommes qui font le grand H de l'Humanité, alors ne manquez pas l'occasion de découvrir quel petit h se cache dans ces pages dont l'achat ne vous coutera ni rage ni naufrage.

Bref, composez le '3615 code qui n'en veut' si vous êtes intéressés: prix entre 6 et 8 euros (j'ai pas encore le devis définitif, vu que je sais pas combien d'exemplaires je commande, plus vous serez nombreux, moindre sera le prix...), + un petit chouya du aux frais de port s'il faut que je vous l'envoie par la poste, sortie prévue fin juillet début août.
Malgré ce mail qui semble à caractère publicitaire, je ne gagnerai rien sur les bouquins, évidemment, et je comprendrai complètement que vous ne soyez pas intéressé(e). Donc pas d'hypocrisie, ne commandez pas si vous n'en voulez pas (je pourrai évidemment toujours prêter mon exemplaire si vous voulez juste voir à quoi ca ressemble), et pour une fois, promis-juré-craché, je ne me vexerai pas!